samedi, 29 décembre 2018

Décès de Jean Pronovost

Par Ricardo Codina

Le président-fondateur de l'Institut Jean-Garon et auteur d'un célèbre rapport sur l'avenir de l'agriculture au Québec, Jean Pronovost, est décédé le 26 décembre dernier à l'Institut de Cardiologie et de Pneumologie de Québec.

Il est décédé entouré de sa famille et il était âgé de 80 ans. L'information a été diffusée le 28 décembre par Simon Bégin, président de l'Institut Jean-Garon et relayé par La Presse Canadienne le 29 décembre. « D’une certaine façon, c’est le monde agroalimentaire tout entier qui est en deuil avec la perte de celui qui a su recueillir et exprimer ses craintes et ses espoirs comme peu avaient pu le faire avant lui », a déclaré M. Bégin par voie de communiqué.

Monsieur Jean Pronovost est surtout connu du grand public pour avoir mené les travaux de la Commission sur l’avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois en 2007 et 2008. Cette commission a publié un rapport qui porte son nom et qui constitue toujours, plus de dix ans plus tard, un plan pertinent pour l'agriculture québécoise du 21ième siècle.

La carrière de Monsieur Pronovost ne se limite toutefois pas à cet exercice important. Diplômé en sociologie, il a servi l'état québécois dans l'esprit de la Révolution tranquille. Impliqué dans plusieurs ministères au fil de sa carrière : éducation, développement économique, organisation de l'État et agriculture. Pour ce dernier domaine il avait une affection sincère. De manière plus précise, son parcours de 1980 à 2005 a été le suivant : sous-ministre adjoint au ministère de l'Éducation, sous-ministre de la Main-d’œuvre, de la Sécurité du revenu, sous-ministre de l'Environnement, secrétaire générale associé au ministère du Conseil exécutif, sous-ministre des Affaires municipales et de la Métropole et sous-ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation.

Son implication souvent dans l'ombre mais non moins importante, fut de faire avancer d'importants dossiers comme le développement de l'enseignement collégial, l'élaboration de la première politique québécoise sur l'utilisation des micro-ordinateurs dans les institutions scolaires, le rapatriement au Québec de l'exercice des compétences en matière de main-d’œuvre, l'adoption d'une politique québécoise de développement de la main-d’œuvre et la réforme du système de sécurité du revenu. C'est sans compter son travail pour réorganiser ou restructurer plusieurs ministères.

Deux de ses dernières implications pour le Québec furent de produire, à la demande du ministère de l'Agriculture, un rapport sur les attentes de la relève agricole en 2015 et, en 2018, de remplir un mandat spécial pour le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte aux changements climatiques.

Rappelons en terminant, nous rappelle la Presse Canadienne, que parmi la cinquantaine de recommandation de son rapport sur l'avenir de l'agriculture au Québec, il y en avait une qui prônait la fin du monopole syndical en agriculture. À l'époque le gouvernement de Jean Charest n'avait pas donné suite. Ce fut une grande déception pour certain et un soupir de soulagement pour d'autres à l'époque.Il n'en demeure pas moins que ce rapport demeure encore aujourd'hui d'une grande pertinence qu'on soit d'accord ou non avec les proposions qu'il contient.